Le 21 novembre 2025, à l’occasion de la COP30 qui se déroule à Belém, au Brésil, le Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) a tenu une conférence de presse majeure consacrée à l’adaptation des exploitations familiales aux changements climatiques.

Face à une assemblée composée de journalistes venus du Burkina Faso, du Togo et de Belém, un panel d’intervenants engagés a exposé les enjeux cruciaux pour les petits exploitants agricoles de la région. Parmi eux, M. Arouna Lawani, 2ᵉ vice-président du ROPPA, a rappelé que l’Afrique de l’Ouest nécessite annuellement 11,11 milliards de dollars pour financer l’adaptation au changement climatique. Il a insisté sur l’urgence d’apporter des moyens concrets et adaptés aux réalités du terrain.

Le ROPPA a profité de cette tribune pour formuler plusieurs demandes fortes à l’attention des négociateurs et décideurs présents à la COP30 : la création d’un Fonds dédié à la résilience et à l’autonomisation des agriculteurs, géré par les organisations paysannes elles-mêmes, afin d’assurer un accès direct et durable aux financements. Le réseau appelle aussi à la réforme des mécanismes de financement climatique pour les rendre plus inclusifs, simples et mieux adaptés aux besoins locaux.

Un point essentiel évoqué concerne la reconnaissance pleine et entière du rôle déterminant des petits producteurs dans les stratégies d’adaptation des pays et dans les Plans Nationaux soumis lors de la COP. Par ailleurs, le ROPPA insiste pour que les subventions agricoles nuisibles, évaluées à près de 470 milliards de dollars par an, soient réorientées vers des pratiques agricoles durables, équitables et profitables aux communautés rurales.

Lors d’un panel organisé par l’Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) consacré à la restauration des sols, M. Arouna Lawani a renouvelé son appel à amplifier la voix des producteurs ouest-africains. Il a souligné la nécessité de leur confier un rôle central dans les initiatives climatiques, accompagnées de mécanismes d’investissement adaptés pour renforcer leur résilience.

Cette prise de parole du ROPPA à la COP30 illustre la volonté de porter plus haut la voix des millions d’agriculteurs familiaux en Afrique de l’Ouest, afin qu’ils soient au cœur des débats et des solutions pour faire face au changement climatique.